PLACE DE LA CONCORDE, LES MANIFESTANTS DÉNONCENT «LA RETRAITE AU FLANBY»

Article paru dans FO Hebdo 3090

 

 

Le rassemblement contre le projet de réforme des retraites a réuni plus de 15.000 personnes, dont plus de 8.000 issues de FO.

 

 Décidée dans la foulée du CCN des 19 et 20 septembre, l’initiative a vu la CGT-Île-de- France, la FSU et Sud s’y associer pour dénoncer, ensemble, le caractère inacceptable du projet de loi. Certes, il se trouvera bien quelques spécialistes pour constater qu’il y a, en 2013, moins de manifestants mobilisés qu’en 2003 ou en 2010, pour louer l’habileté d’un gouvernement qui se sera efforcé de brouiller les pistes en guise de déminage et pour en conclure que la réforme est adoptée dans tous les sens du terme.


Aucune question résolue

Pourtant, il n’en est rien et le gouvernement n’aura jamais réussi à convaincre ni de l’utilité, ni de l’urgence, ni de la justesse de sa démarche. Car la plupart des questions suscitées par la présentation du projet de loi, fin août, demeurent d’actualité: comment expliquer que la hausse de la durée de cotisation –c’est-à-dire le recul déguisé de l’âge de départ– se justifie par l’augmentation de l’espérance de vie tout en supprimant toute référence à cette dernière dans le texte de loi? Comment arguer que l’effort doit être partagé par tous afin de dégager 7 milliards d’euros, somme officielle correspondant aux besoins de financement de notre système de retraite en 2020, tout en offrant 20 milliards par an aux entreprises sans aucune condition ni contrepartie via le CICE? Et est-il bien raisonnable d’établir des prévisions de croissance économique jusqu’en 2035, alors que personne n’est capable de dire ce que sera la croissance en 2014? Moins de manifestants qu’en 2003 et 2010? Assurément, mais on attend toujours que les partisans de l’allongement de la durée de cotisation décident de descendre dans la rue pour pouvoir mesurer leur poids.

Quant à l’adoption du texte, elle n’est acquise qu’à l’Assemblée nationale et par les seuls députés socialistes (270 voix), tandis que les autres formations politiques choisissaient de voter contre (249 voix –UMP, UDI et PCF) ou de s’abstenir (49 voix écologistes et quelques députés socialistes). Au final, le gouvernement ne sera pas parvenu à désarmer les opposants à son projet de réforme, ni à attirer le soutien de l’opinion publique; il n’aura, en vérité, ni vaincu ni convaincu.