Jean-Claude Mailly écrit sur le service public

 

Jean-Claude Mailly écrit sur le service public

Sortie en librairie du livre de Jean-Claude Mailly :

Il faut sauver le service public (Flammarion).

L’objet de cet ouvrage est de montrer les enjeux des services publics de proximité soumis à des réductions de moyens, d’effectifs et d’implantations locales.

Ce retrait de l’action publique conduit, dans certains endroits, à une véritable désertification de la République et à des dérives.

Le livre se base essentiellement sur 250 exemples concrets locaux et très précis issus de toutes les régions.

Y sont rappelées également les positions et revendications Force Ouvrière et à la veille des élections qui auront lieu dans les trois versants de la fonction publique le 4 décembre prochain.

 

Le pacte de responsabilité et le pacte d’austérité ne font qu’un

Edito de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière, daté du Mercredi 14 Mai 2014 :

Ceux qui, y compris dans le mouvement syndical, acceptent le pacte de responsabilité/solidarité décidé par le président de la République, acceptent dans le même temps la réduction des dépenses publiques et sociales de 50 milliards d’euros sur trois ans.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’entendre le président de la République expliquer que pour financer l’allégement du coût du travail et les réductions d’impôt pour les entreprises, il faut obtenir les 50 milliards d’euros. Le pacte de responsabilité et le pacte d’austérité ne font qu’un !

Le cumul des pactes [1] constitue un véritable fromage pour les entreprises. Dans les 50 milliards d’euros annoncés, auxquels il faut ajouter 4 milliards sur 2014, les entreprises gagneront, en plus du CICE (20 milliards l’an prochain), 10 milliards d’exonération de cotisations patronales et près de 8 milliards de réductions fiscales. Soit, au total, 38 milliards d’euros. Sur toute la période 2012-2017, compte tenu des augmentations d’impôt au départ, elles devraient engranger 26 milliards d’euros. A contrario, sur toute la période également, les ménages devraient être impactés de 23 milliards d’euros, entre les augmentations fiscales et les pressions sur les prestations !

Il faut ainsi souligner que le gel des prestations sociales (hors minima sociaux) et le gel des salaires vont par définition diminuer le pouvoir d’achat. Un fonctionnaire de catégorie C (qui gagne moins aujourd’hui qu’en 2010 compte tenu de l’augmentation des cotisations) perd, avec le gel, 100 euros par mois sur un salaire de l’ordre de 1 410 euros.

Si tout cela ne constitue pas une accentuation de l’austérité, autant expliquer qu’il fait soleil quand il pleut ! Si tout cela est marqué du sceau de la justice sociale, autant expliquer que l’accroissement des inégalités serait une vertu jauressienne !

Quant aux « contreparties » du pacte de responsabilité, en matière de rémunération on a la réforme du président du MEDEF : il faut un sous-SMIC temporaire et de la modération salariale !

Tout cela n’est ni acceptable, ni juste, ni progressiste. Pire, les effets à court terme risquent d’être récessifs car la réduction des dépenses publiques et sociales et le gel des prestations vont planter la consommation, l’investissement et donc l’activité économique et l’emploi.

Pour les ménages, lourdement mis à contribution, la confiance va en prendre un coup et ce pacte régressif risque d’avoir un effet dépressif.

Nous continuerons donc à le dénoncer, notamment le 15 mai en appui aux trois fonctions publiques et à l’appel de l’Union interfédérale FO des fonctions publiques.

[1] Pacte de stabilité, pacte budgétaire européen, pacte de responsabilité/solidarité.

 

FO se renforce dans les universités

La Fédération nationale des syndicats Autonomes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche SupAutonome, fondée en 1948, a décidé de rejoindre le syndicalisme confédéré en s’affiliant à la fédération nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation professionnelle (FNEC-FP FO). Une décision dont Jean-Claude Mailly s’est félicité le 20 mars lors d’une conférence de presse au siège de la confédération, soulignant l’importance que FO a toujours accordé à intégrer la défense de l’université, « la clé de voûte de l’école publique » dans celle de l’ensemble des services publics. Jean-Louis Charlet, président de SupAutonome, a expliqué : « Nous sommes venus vers FO pour son indépendance à l’égard des organisations politiques, et parce que nous partageons des valeurs, comme la défense d’un service public de qualité, de l’indépendance de la recherche, de la laïcité, de la qualité des diplômes et bien sûr du statut, car défendre le statut c’est défendre les conditions de notre indépendance. Et, biens sûr, au-delà de tout ceci, nous sommes d’accord sur des questions qui concernent l’ensemble des salariés, comme celle de la défense du pouvoir d’achat, c’est-à-dire pour nous la valeur du point d’indice ».

La défense du statut national

Michel Gay, secrétaire général de SupAutonome a ajouté : « Une défense efficace des personnels exige aujourd’hui de rejoindre FO. L’enseignement supérieur évolue rapidement et ce serait méconnaître la réalité que de se réfugier sur l’Aventin (…) Avec l’autonomie des universités et l’omnipotence des présidents d’université qui en découle, le statut national est complètement bafoué. Les personnels sont devenus la variable d’ajustement pour la réduction des coûts dans un contexte où les tyrannies locales et le clientélisme se développent ». Gilles Bourhis, secrétaire général du Syndicat national des personnels de la Recherche et des établissements de l’enseignement supérieur FO (SNPREES) a salué l’arrivée de SupAutonome à FO. Une « excellente nouvelle » qui concrétise le rapprochement naturel qui s’est manifesté très régulièrement depuis déjà quelques temps entre SupAutonome et le SNPREES, a-t-il souligné. Et qui va constituer « un point d’appui formidable » pour les élections professionnelles de décembre 2014, s’est réjoui Hubert Raguin, secrétaire général de la FNEC-FP FO, avant d’annoncer l’organisation à l’automne d’une réunion publique dans une université, avec le secrétaire général Jean-Claude Mailly.

 

Pacte de responsabilité : marché de dupes et communication politicienne

 

                 Comme annoncé, une réunion s’est tenue le 28 février entre les organisations syndicales et patronales concernant le fameux « pacte de responsabilité ».

Force Ouvrière a rappelé les raisons de fond, de forme et de méthode pour lesquelles nous étions en désaccord avec le pacte. Les « engagements » dont on parle feraient sourire si le sujet n’était aussi sérieux. Il y a même des tentatives de placer, sous couvert de pacte, des négociations ou discussions qui n’ont rien à voir et qui étaient prévues bien avant l’annonce présidentielle. Vu la « profondeur » des engagements, aucun texte n’a pu être présenté. Une nouvelle séance est prévue le mercredi 5 mars. Nous serons présents pour interpeller les signataires potentiels, dont nous ne serons pas. Ensuite, à chacun ses responsabilités. Pour nous, c’est le 18 mars.

Emploi des jeunes ? Des accords ont été signés il y a deux ans, un suivi était d’ores et déjà prévu. Formation professionnelle ? Un accord a été signé cette année, il faut le mettre en œuvre. Modernisation du dialogue social ? Après deux ans de délibération, la négociation n’a pas pu démarrer. Remettre cela sur le tapis n’a rien à voir, sauf à vouloir à nouveau reparler des seuils, de l’association aux décisions et de la carrière des militants syndicaux ! Qui plus est, un bilan est là aussi prévu. Relance des négociations sur la grille de classification ? Vu le temps nécessaire pour y parvenir (cela ne se fait pas en trois mois) et le peu d’empressement des employeurs, cela risque encore d’être un vœu pieux.

Force Ouvrière ne s’associera pas à ce que nous continuons à appeler un « marché de dupes ». Qui plus est, « avaler » ce pacte c’est avaler 50 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques et sociales, ce qui aura à coup sûr un effet récessif donc négatif sur l’emploi, la protection sociale, les services publics et le pouvoir d’achat.

On peut toujours fixer des objectifs non contraignants de création d’emplois à terme ! Si cela s’avère, à qui seront-elles dues ? S’il y en a, le gouvernement dira que c’est grâce au pacte ! S’il n’y en a pas, ce sera la faute du patronat ! On est, encore une fois, plus dans la communication politicienne qu’autre chose. Alors qu’il faudrait changer de politique économique globale, tant au niveau national qu’européen, et régler les questions dont on parle depuis des années comme, par exemple, les relations donneurs d’ordre/sous-traitants.

« Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pacte, libre dans sa pensée autant que dans ses actes » (Cyrano de Bergerac).

C’est effectivement en toute liberté et indépendance que nous devons réussir la mobilisation du 18 mars.

mardi 4 mars 2014
par  FO Hebdo n°3108 du 4 mars 2014, Jean-Claude Mailly

 

Grève Mars 2013 : Appel de la CGT & Force Ouvrière

 

Les deux confédérations CGT et Force Ouvrière réaffirment leur opposition résolue aux principales dispositions contenues dans l’accord interprofessionnel sur l’emploi du 11 janvier 2013.

Cet accord refusé par deux des trois grandes confédérations syndicales organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.

 La lutte contre le chômage appelle une rupture avec les politiques d’austérité et de rigueur préjudiciables à l’emploi en qualité et en quantité.

Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT et Force Ouvrière décident d’appeler les salariés à se mobiliser et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.

Les deux confédérations appellent leurs organisations territoriales et professionnelles à créer les conditions de la mobilisation la plus large possible au travers de rassemblements, de manifestations et arrêts de travail dans les régions, départements et localités: le 5 mars prochain.

[important]Cette journée doit exprimer un refus de l’austérité et de la flexibilité; l’exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l’emploi, l’augmentation des salaires et des pensions.[/important]

Le SYNDICAT FO et L’HISTOIRE !!

Le SYNDICAT FO et L’HISTOIRE !!

Née dés 1895, la CGT-Force Ouvrière, communément appelée Force Ouvrière, a revendiqué comme principe et pratique dans ses actions l’indépendance vis-à-vis des gouvernements, de l’Etat, des parties politiques et des églises. Fondamentalement attachée aux valeurs républicaines, de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité, Force Ouvrière défend depuis sa création le service public et la sécurité sociale comme des structures assurant des droits égaux aux citoyens.

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