Confédération syndicale internationale : « Un congrès combatif contre le libéralisme économique »

L’éditorial de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière, daté du mardi 27 mai 2014

 

La semaine dernière s’est tenu à Berlin le congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Des délégations de tous les continents étaient présentes. La camarade Sharan Burrow, dont nous avons soutenu la candidature, a été réélue.
Nombreuses ont été les interventions sur l’inacceptabilité de l’austérité et ses conséquences : augmentation du chômage et des inégalités, appauvrissement des travailleurs, faiblesse de l’activité économique.
Pour notre part, nous sommes intervenus pour condamner la négociation secrète sur le partenariat Europe/États-Unis sur le commerce et l’investissement, source de dumping social et fiscal et de pouvoir renforcé des firmes multinationales sur les États.
La question des libertés syndicales a également été au cœur de nombreuses interventions, ainsi que les inégalités hommes/femmes. Une camarade indienne est intervenue de manière émouvante pour expliquer que son engagement syndical l’a fait reconnaître comme travailleuse à part entière, un acte important d’émancipation.
Ce congrès a aussi été l’occasion, pour la délégation Force Ouvrière, de nombreux contacts avec les organisations sœurs de tous les continents.
Une discussion à bâtons rompus avec nos camarades portugais de l’UGTP a également permis de mesurer très concrètement l’impact suicidaire sur les travailleurs portugais des programmes d’austérité imposés par la Troïka : chômage, blocage des salaires, remise en cause des services publics, interdiction des extensions d’accord collectif, explosion des déficits publics notamment.
Ce congrès a aussi été, pour Force Ouvrière, l’occasion de réaffirmer le rôle essentiel des conventions internationales du travail et notamment des conventions 87 et 98 concernant la liberté syndicale et la liberté de négociation, socles de toutes les autres négociations.
Un congrès combatif contre le libéralisme économique, l’austérité, les inégalités et leurs dangers sociaux, économiques et démocratiques.
En tant que secrétaire général de Force Ouvrière, je siégerai en outre pour la prochaine période au bureau exécutif de la CSI.

Élections européennes 2014 | L’austérité est bien démocratiquement suicidaire !

Communiqué de la Fédération Générale des Fonctionnaires FO / Lundi 26 mai 2014 /
Depuis deux ans, la FGF-FO affirme que la politique d’austérité menée par les différents gouvernements faisant suite à la signature du Pacte budgétaire européen par François Hollande est un non-sens.

Vouloir arbitrairement atteindre les 0 % de déficits publics, réduire en 3 ans (2015-2017) les dépenses publiques de 54 milliards, le tout en gelant les salaires et en détruisant des emplois publics, c’est affaiblir la République, diminuer les services publics et la nécessaire cohésion sociale qu’ils apportent à chacun.

Au final cela entraîne de nombreux concitoyens dans la spirale de la désillusion et du désaveu de l’action politique.

Mais l’austérité va plus loin encore en entraînant tous les jours davantage de citoyens et travailleurs vers la pauvreté.

Quand la France compte 8,7 millions de pauvres [1].

Quand 3,7 millions de personnes sont allocataires de minima sociaux, dont 1,6 million perçoivent le RSA socle, selon la Caisse nationale des affaires familiales (données 2011), si l’on comptabilise les ayants droit (conjoints, enfants…), ce sont plus de six millions de personnes qui vivent de ce dispositif.

… Il n’est pas étonnant de constater que le premier parti issu des urnes est malheureusement celui de l’abstention.

La FGF-FO, fidèle à ses principes d’indépendance, ne commentera pas les résultats des élections européennes.

La FGF-FO rappelle son attachement à une Europe prenant en compte les droits et l’intérêt des travailleurs. C’est en ce sens qu’elle a participé au Congrès de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics du 19 au 23 mai 2014 à Toulouse.

Pour la FGF-FO, plus que jamais, il faut augmenter le pouvoir d’achat des salariés et améliorer leurs conditions de vie au travail.

C’est dans ce cadre qu’elle rappelle ses revendications pour les fonctionnaires et agents publics :

  •  augmentation de 8 % de la valeur du point d’indice et attribution de 50 points d’indice uniforme sur la grille ;
  •  augmentation de même niveau pour les agents non titulaires ;
  •  refonte et revalorisation de la grille indiciaire ;
  •  arrêt des suppressions de postes et de la MAP ;
  •  arrêt des futurs actes de décentralisation ;
  •  maintien du statut général et des statuts particuliers de corps de fonctionnaires.

Pour Force Ouvrière, continuer une politique aveugle d’austérité, revient à mener une politique suicidaire tant sur le plan économique, social que démocratique !

 

[1] Un individu est considéré comme pauvre quand son niveau de vie (après impôts et prestations sociales) est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil utilisé au niveau européen est de 60 % (Eurostat, organisme européen). En 2011, le seuil de pauvreté situé à 60 % du revenu médian, pour une personne seule, est de 977 euros mensuels. Source INSEE n°1464 – septembre 2013.

Le pacte de responsabilité et le pacte d’austérité ne font qu’un

Edito de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière, daté du Mercredi 14 Mai 2014 :

Ceux qui, y compris dans le mouvement syndical, acceptent le pacte de responsabilité/solidarité décidé par le président de la République, acceptent dans le même temps la réduction des dépenses publiques et sociales de 50 milliards d’euros sur trois ans.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’entendre le président de la République expliquer que pour financer l’allégement du coût du travail et les réductions d’impôt pour les entreprises, il faut obtenir les 50 milliards d’euros. Le pacte de responsabilité et le pacte d’austérité ne font qu’un !

Le cumul des pactes [1] constitue un véritable fromage pour les entreprises. Dans les 50 milliards d’euros annoncés, auxquels il faut ajouter 4 milliards sur 2014, les entreprises gagneront, en plus du CICE (20 milliards l’an prochain), 10 milliards d’exonération de cotisations patronales et près de 8 milliards de réductions fiscales. Soit, au total, 38 milliards d’euros. Sur toute la période 2012-2017, compte tenu des augmentations d’impôt au départ, elles devraient engranger 26 milliards d’euros. A contrario, sur toute la période également, les ménages devraient être impactés de 23 milliards d’euros, entre les augmentations fiscales et les pressions sur les prestations !

Il faut ainsi souligner que le gel des prestations sociales (hors minima sociaux) et le gel des salaires vont par définition diminuer le pouvoir d’achat. Un fonctionnaire de catégorie C (qui gagne moins aujourd’hui qu’en 2010 compte tenu de l’augmentation des cotisations) perd, avec le gel, 100 euros par mois sur un salaire de l’ordre de 1 410 euros.

Si tout cela ne constitue pas une accentuation de l’austérité, autant expliquer qu’il fait soleil quand il pleut ! Si tout cela est marqué du sceau de la justice sociale, autant expliquer que l’accroissement des inégalités serait une vertu jauressienne !

Quant aux « contreparties » du pacte de responsabilité, en matière de rémunération on a la réforme du président du MEDEF : il faut un sous-SMIC temporaire et de la modération salariale !

Tout cela n’est ni acceptable, ni juste, ni progressiste. Pire, les effets à court terme risquent d’être récessifs car la réduction des dépenses publiques et sociales et le gel des prestations vont planter la consommation, l’investissement et donc l’activité économique et l’emploi.

Pour les ménages, lourdement mis à contribution, la confiance va en prendre un coup et ce pacte régressif risque d’avoir un effet dépressif.

Nous continuerons donc à le dénoncer, notamment le 15 mai en appui aux trois fonctions publiques et à l’appel de l’Union interfédérale FO des fonctions publiques.

[1] Pacte de stabilité, pacte budgétaire européen, pacte de responsabilité/solidarité.

 

Salut à toi, Marc

Le Vendredi 21 mars 2014 par  Jean-Claude Mailly.

 

        Tu as porté haut les couleurs de la CGT-Force Ouvrière. Tu as contribué à ce que les militantes et les militants soient fiers de leur organisation. Tu as défendu bec et ongles la liberté et l’indépendance, pour le syndicat comme pour toi-même. Tu n’as laissé personne indifférent.
         Les réactions à ta disparition en témoignent, ceux avec qui tu as été en conflit ou en désaccord chez les responsables politiques ont reconnu ta détermination, tes convictions, ton attachement à la liberté et à l’indépendance.
Les messages sont nombreux, y compris au niveau international de la part de camarades qui ont notamment tenu à souligner ton rôle au Bureau international du travail.
Aujourd’hui, nombreuses et nombreux sont les militantes et militants de Force Ouvrière qui se sentent orphelins.
Dans la négociation comme dans l’action, tu as assumé clairement tes responsabilités de « mandaté n°1 ».
Force Ouvrière sans Blondel n’aurait pas été Force Ouvrière.
Aujourd’hui, nous te rendons hommage. Nous boirons également un coup pour cacher notre tristesse.
Tu n’es plus là mais tu seras toujours là.
         Pendant dix-neuf ans je fus ton assistant direct. Les anecdotes, les événements, les joies et les peines se bousculent dans mes souvenirs.
Complices, complémentaires, confiants, nous le fûmes assurément. Tu m’as beaucoup appris. La première fois que nous nous sommes vus c’était en 1974, j’étais étudiant. Nous avons refait le monde et tu as été déterminant dans mon adhésion à la CGT-Force Ouvrière.
          Je ne fus pas le seul. Tu savais entraîner, convaincre, former. Cela n’empêchait pas les débats, bien au contraire.
L’étiquette que tu revendiques c’était celle de militant syndicaliste. J’ajouterai celle de laïque et de républicain. Il y a des empreintes qui ne s’effacent pas. C’est le cas de la tienne.
Je t’embrasse affectueusement et je pense à ton épouse « cacahuète », à tes filles, Dominique et Corinne, et à tes petits-enfants.
Salut Marc.
Nous ne te disons pas merci, ça t’énerverait.
Jean-Claude Mailly
Secrétaire général

FO se renforce dans les universités

La Fédération nationale des syndicats Autonomes de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche SupAutonome, fondée en 1948, a décidé de rejoindre le syndicalisme confédéré en s’affiliant à la fédération nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation professionnelle (FNEC-FP FO). Une décision dont Jean-Claude Mailly s’est félicité le 20 mars lors d’une conférence de presse au siège de la confédération, soulignant l’importance que FO a toujours accordé à intégrer la défense de l’université, « la clé de voûte de l’école publique » dans celle de l’ensemble des services publics. Jean-Louis Charlet, président de SupAutonome, a expliqué : « Nous sommes venus vers FO pour son indépendance à l’égard des organisations politiques, et parce que nous partageons des valeurs, comme la défense d’un service public de qualité, de l’indépendance de la recherche, de la laïcité, de la qualité des diplômes et bien sûr du statut, car défendre le statut c’est défendre les conditions de notre indépendance. Et, biens sûr, au-delà de tout ceci, nous sommes d’accord sur des questions qui concernent l’ensemble des salariés, comme celle de la défense du pouvoir d’achat, c’est-à-dire pour nous la valeur du point d’indice ».

La défense du statut national

Michel Gay, secrétaire général de SupAutonome a ajouté : « Une défense efficace des personnels exige aujourd’hui de rejoindre FO. L’enseignement supérieur évolue rapidement et ce serait méconnaître la réalité que de se réfugier sur l’Aventin (…) Avec l’autonomie des universités et l’omnipotence des présidents d’université qui en découle, le statut national est complètement bafoué. Les personnels sont devenus la variable d’ajustement pour la réduction des coûts dans un contexte où les tyrannies locales et le clientélisme se développent ». Gilles Bourhis, secrétaire général du Syndicat national des personnels de la Recherche et des établissements de l’enseignement supérieur FO (SNPREES) a salué l’arrivée de SupAutonome à FO. Une « excellente nouvelle » qui concrétise le rapprochement naturel qui s’est manifesté très régulièrement depuis déjà quelques temps entre SupAutonome et le SNPREES, a-t-il souligné. Et qui va constituer « un point d’appui formidable » pour les élections professionnelles de décembre 2014, s’est réjoui Hubert Raguin, secrétaire général de la FNEC-FP FO, avant d’annoncer l’organisation à l’automne d’une réunion publique dans une université, avec le secrétaire général Jean-Claude Mailly.

 

Reconnaissance du statut médical au sein de la Fonction Publique Hospitalière

         Le 4 mars 2014, la Ministre de la Santé, a annoncé la « création au sein de la Fonction Publique Hospitalière d’un statut médical de sages-femmes des hôpitaux ». Pour les professionnelles, c’est la reconnaissance du caractère médical de la profession et c’est une garantie de conserver leurs acquis sociaux (statut, temps de travail, retraite, formation, politique sociale).
         Force Ouvrière considère qu’une part importante de ses revendications a été entendue par cette prise de position de la Ministre qui vient enfin clarifier la situation. En posant le cadre des futures négociations, elle a tenu compte des positions de notre Fédération et de notre attachement aux statuts de la Fonction Publique Hospitalière.
Cependant, la question statutaire ne doit pas faire diversion, les annonces de la Ministre ne sont pas une fin en soi, mais le début du processus de négociations. Depuis plus de 10 ans, les sages-femmes hospitalières attendent une revalorisation et une reconnaissance, au regard de leurs responsabilités. Leur rémunération est indécente et doit être renégociée au plus vite.
         Les annonces de la Ministre méritent d’être précisées concernant le périmètre des responsabilités et de la reconnaissance des sages-femmes.
         La mobilisation a permis d’obtenir ces premiers résultats. Il convient de la poursuivre pour qu’aboutisse enfin ce dossier.
         Nous exigeons rapidement les revalorisations salariales et professionnelles que les sages-femmes attendent depuis des années. Les revendications doivent être atteintes et la mobilisation de toutes et de tous reste plus que jamais nécessaire.
         Force Ouvrière vous tiendra informés des suites données à ces annonces.

FO CG31-Section SMEA LES LOCAUX DU CONSEIL GENERAL INTERDITS AUX AGENTS DU SMEA

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Pacte de responsabilité : marché de dupes et communication politicienne

 

                 Comme annoncé, une réunion s’est tenue le 28 février entre les organisations syndicales et patronales concernant le fameux « pacte de responsabilité ».

Force Ouvrière a rappelé les raisons de fond, de forme et de méthode pour lesquelles nous étions en désaccord avec le pacte. Les « engagements » dont on parle feraient sourire si le sujet n’était aussi sérieux. Il y a même des tentatives de placer, sous couvert de pacte, des négociations ou discussions qui n’ont rien à voir et qui étaient prévues bien avant l’annonce présidentielle. Vu la « profondeur » des engagements, aucun texte n’a pu être présenté. Une nouvelle séance est prévue le mercredi 5 mars. Nous serons présents pour interpeller les signataires potentiels, dont nous ne serons pas. Ensuite, à chacun ses responsabilités. Pour nous, c’est le 18 mars.

Emploi des jeunes ? Des accords ont été signés il y a deux ans, un suivi était d’ores et déjà prévu. Formation professionnelle ? Un accord a été signé cette année, il faut le mettre en œuvre. Modernisation du dialogue social ? Après deux ans de délibération, la négociation n’a pas pu démarrer. Remettre cela sur le tapis n’a rien à voir, sauf à vouloir à nouveau reparler des seuils, de l’association aux décisions et de la carrière des militants syndicaux ! Qui plus est, un bilan est là aussi prévu. Relance des négociations sur la grille de classification ? Vu le temps nécessaire pour y parvenir (cela ne se fait pas en trois mois) et le peu d’empressement des employeurs, cela risque encore d’être un vœu pieux.

Force Ouvrière ne s’associera pas à ce que nous continuons à appeler un « marché de dupes ». Qui plus est, « avaler » ce pacte c’est avaler 50 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques et sociales, ce qui aura à coup sûr un effet récessif donc négatif sur l’emploi, la protection sociale, les services publics et le pouvoir d’achat.

On peut toujours fixer des objectifs non contraignants de création d’emplois à terme ! Si cela s’avère, à qui seront-elles dues ? S’il y en a, le gouvernement dira que c’est grâce au pacte ! S’il n’y en a pas, ce sera la faute du patronat ! On est, encore une fois, plus dans la communication politicienne qu’autre chose. Alors qu’il faudrait changer de politique économique globale, tant au niveau national qu’européen, et régler les questions dont on parle depuis des années comme, par exemple, les relations donneurs d’ordre/sous-traitants.

« Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pacte, libre dans sa pensée autant que dans ses actes » (Cyrano de Bergerac).

C’est effectivement en toute liberté et indépendance que nous devons réussir la mobilisation du 18 mars.

mardi 4 mars 2014
par  FO Hebdo n°3108 du 4 mars 2014, Jean-Claude Mailly