Edito : l’Avenir des régimes de retraite en question

L’AVENIR DES RÉGIMES DE RETRAITE EN QUESTION

Editorial de Philippe Pihet, Secrétaire Confédéral

Dans la continuité de la loi de réforme des retraites de 2010 et malgré un changement de majorité parlementaire, le calendrier d’une nouvelle «réforme» est maintenu au seuil de l’année 2013.

 Le rythme des travaux laisse augurer des séances de négociations soutenues.

Après un rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) rendu le 19 décembre 2012, puis un autre le 22 janvier 2013, la commission ad hoc, annoncée lors de la grande conférence sociale, commencera ses travaux.

 Puis viendra le temps de la «concertation renforcée» selon les termes mêmes de Madame la Ministre en juillet 2012.

Enfin, la session parlementaire d’automne devrait être saisie d’un projet de loi sur la retraite. S’il n’y a pas de suspense sur le maintien de la répartition comme système de retraite, notre organisation ne fait pas la même lecture de ce qu’il convient de répartir.

Il n’est pas question de faire de procès d’intention, il est simplement question de réaffirmer nos revendications.

 À l’heure du choc de compétitivitésix points de cotisations patronales sur la masse salariale jusqu’à 2,5 SMICil serait choquant que le salaire direct et différé ne puisse pas en bénéficier. Au passage, il est intéressant de noter que 2,5 SMIC portent la barre à 500 euros au dessus du plafond de la sécu.

 Côté retraite complémentaire, un point de cotisation sur la masse salariale AGIRC ARRCO représente plus de 5,5 milliards d’euros par an, à échéance 2017. Connaissant la répartition entre cotisation salariale et patronale, «l’effort patronal» serait de 0,6 point soit 1/10e de choc. Est-ce encore trop?

 L’enjeu de la négociation qui vient de s’ouvrir est d’abord celui du niveau de pension actuel et futur, mais c’est aussi celui du système de retraites.

Si le pilotage des retraites complémentaires devait échoir aux Pouvoirs publics, non seulement il en serait fini de la gestion paritaire mais ce serait une large brèche ouverte en faveur d’une réforme systémique.

[important] Pour consolider les acquis des actifs et des retraités et contre le changement de système, Force Ouvrière restera mobilisée et déterminée pour la défense d’une conquête sociale qui a prouvé son utilité et sa solidité depuis déjà plus de 60 ans.[/important]