Interview : Trois questions à Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO du secteur retraites

FO Hebdo: Quelles observations FO formule-t-elle sur les perspectives tracées par le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans son rapport?

Philippe Pihet: Le principal enseignement, c’est que, selon la politique économique menée, on peut arriver à très long terme, en 2060, à des excédents des régimes de retraite ou à des déficits. Les engagements européens de contenir les déficits publics à 3% du PIB ne laissent pas les marges de manœuvre nécessaires au financement des régimes de retraite. Le discours catastrophiste participe à la mise en condition de l’opinion publique, qui devrait accepter la rigueur…

FO Hebdo: Alors, quelles possibilités pour financer les retraites?

 Philippe Pihet: En 2020, selon les projections du COR, il faudrait 2,2 points de cotisations supplémentaires pour équilibrer le système de retraite et rompre avec les déficits. C’est bien une question de choix politique.

Je rappelle par ailleurs que le fameux «choc de compétitivité», autrement dit le crédit d’impôt accordé cet automne aux entreprises, est l’équivalent de 6 points de cotisations patronales.

En contrepartie de ce cadeau fiscal de 20 milliards d’euros, les entreprises ne pourraient-elles pas augmenter leur participation au financement des retraites, via la cotisation?

FO Hebdo: Les conclusions du COR engagent-elles l’organisation syndicale, qui est membre de cette instance de réflexion?

 Philippe Pihet: Assurément non.

Depuis l’installation du COR en 2001, nous avons toujours pris soin de le préciser.

Notre organisation syndicale n’est en aucune manière liée par le contenu du rapport du Conseil d’orientation des retraites, qui est un lieu de réflexion et de discussion, pas une instance de négociation.

Nous conservons notre indépendance et notre autonomie de décision, ici comme ailleurs.

 

– Merci à FO Hebdo –