Moins d’austérité salariale pour les fonctionnaires ?

Article paru dans FO Hebdo le 4 octobre 2012. 

Les propos tenus sur les salaires des agents par la ministre de la Fonction publique, Mme Lebranchu, ont de quoi troubler…

Non, le point d’indice ne serait pas «forcément» gelé en 2013, indiquait-elle le 24 septembre, laissant à penser que la hausse du point, qui sert de base de calcul pour l’ensemble des traitements des cinq millions d’agents (État, hospitalière, territoriale), pourrait faire partie des négociations sur les «rémunérations, carrières et parcours professionnels», qui démarreront le 9 octobre prochain. Cela constituerait ainsi le retour tant attendu du point d’indice à la table des discussions. Après une dernière hausse rudimentaire de 0,5% en 2010, le salaire de base est gelé depuis l’an dernier, ce qui a aggravé la perte de pouvoir d’achat des agents, estimée désormais à 12% en douze ans. La prudence reste de mise, indiquent toutefois les fonctionnaires FO.

L’ENVELOPPE EXIGUË

À travers une série de rendez-vous visant d’abord à dresser un bilan de l’état actuel des rémunérations, le ministère «semble vouloir gagner du temps jusqu’à l’adoption du budget», lequel est bien sûr «un élément déterminant pour les fonctionnaires et agents publics», indique Christian Grolier, le Secrétaire général de la Fédération générale des Fonctionnaires FO (FGF FO). Or, le gouvernement prône «une stabilisation en valeur des dépenses de personnel» pour 2013… De plus, tandis que la ministre souffle le froid et le chaud en confirmant que «l’enveloppe dédiée aux rémunérations est gelée, mais que l’on peut faire des arbitrages en son sein», tout en devant être «réaliste et sortir du débat sur le seul point», la FGF FO s’inquiète de l’avertissement. Si le ministère signifie d’ores et déjà qu’il ne dispose que d’une faible marge budgétaire pour augmenter les rémunérations, «il n’en demeure pas moins que la revendication d’une hausse générale des salaires des fonctionnaires reste prioritaire», rappelle Christian Grolier. De fait, explique la FGF FO, décider éventuellement de concentrer une hausse minime des salaires sur les rémunérations les plus basses (les catégories C), et cela en réalisant un léger toilettage des grilles indiciaires (traduisant la progression de carrière et donc de salaire) de ces agents, ne résoudrait pas le problème salarial global qui se pose aujourd’hui à tous les fonctionnaires. Les agents ne doivent pas «rester une variable d’ajustement budgétaire», insiste la FGF FO.